Article N°20180801 du 5 août 2018
La Russie au 19ème siècle
La Russie au 19ème siècle

La succession des empereurs russes (Tsars) de la dynastie des Romanov est la suivante :

  • Paul 1er - règne de 1796 à 1801 – assassiné en 1801 par un groupe d'officiers russes

  • Alexandre 1er – fils de Paul 1er – règne de 1801 à 1825 – contemporain de Napoléon 1er

  • Nicolas 1er – fils de Paul 1er – règne de 1825 à 1855

  • Alexandre II – fils de Nicolas 1er – règne de 1855 à 1881 - assassiné en 1885 par un groupe d'anarchistes russes de Narodnaïa Volia

  • Alexandre III – fils d'Alexandre II – règne de 1881 à 1894

  • Nicolas II – fils d'Alexandre III – règne de 1894 à 1917 – assassiné par les bolchéviques en 1918

 

L’Europe tout entière subit au 19ème siècle l’influence de sectes bibliques, héritières du siècle des "lumières" et la Russie n’y a pas échappé.

Le Tsar Alexandre 1er (1801-1825), est sous la dépendance d'un gourou international anticatholique d'origine allemande (Mme Julie de Krudener, 1764 - 1824). Il expulse les Jésuites de Russie en 1815 après la défaite de Napoléon 1er à Waterloo, favorise l'implantation de sectes bibliques – généralement d'origine anglaise - dans la Russie du sud, et accepte à partir de 1817 une immigration massive de populations juives sectaires et révolutionnaires; celles-ci se regroupant majoritairement en Crimée et en Géorgie dans l'espoir d'un proche retour vers Jérusalem.

Tout comme les Etats-Unis, la Russie connaît dans la seconde moitié du 19ème siècle une transformation industrielle et un développement économique extrêmes, ce qui entraîne des migrations de populations exilées des campagnes vers les villes, où de nombreux emplois nouveaux sont offerts.

La construction du chemin de fer transsibérien reliant Moscou à Vladivostok (plus de 9000 km) est décidée dès 1891 pour permettre l'exploitation industrielle des richesses de l'empire russe. Achevée en 1916, elle concrétise ce développement. Les travaux d'un premier tronçon partant de Vladivostok ont été inaugurés en 1891 par le tsarévitch Nicolas – futur Nicolas II (1894-1917).

Outre la construction de nouvelles voies de chemins de fer, le développement a concerné principalement les industries chimiques et les mines. Vu la mauvaise situation financière du pays, les besoins importants de capitaux qui en découlent ont été couverts par des emprunts de l'Etat russe à l'étranger. Les investissements privés des épargnants français – encouragés par l'Etat français lui-même pour des raisons politiques – ont représenté annuellement plus de 3% du PIB national pendant 25 ans à partir de 1887. Ces "emprunts russes" ne seront jamais remboursés aux Français.

Cette politique a des ennemis de l'intérieur, parmi lesquels se trouve Lev Davidovitch Bronstein (alias Léon Trotsky, 1879-1940). Né en Ukraine dans une famille juive de riches propriétaires terriens du village de Ianovka, il est témoin des mutations sociales. Etudiant, il se trouve engagé dans les mouvements révolutionnaires. Repéré à la fois par la police du Tsar et par les réseaux révolutionnaires, il est arrêté et déporté en Sibérie en 1900. Il s'en évade en 1902 et, muni d'un faux passeport (nom : Léon Trotsky), aidé par les réseaux révolutionnaires, il arrive à Vienne (Autriche). Il y est pris en charge par Viktor Adler (1852 - 11/11/1918), Juif originaire de Moravie, fondateur du SPÖ et de la 2ème Internationale, nommé en 1918 ministre des Affaires extérieures du gouvernement provisoire de la République d'Autriche, partisan du rattachement de l'Autriche à l'Allemagne (Anschluss).

Désormais Léon Trotsky sera sponsorisé tout au long de sa vie mouvementée - en Russie comme en exil - par les financiers américains, hostiles aux progrès de l'économie russe, avec pour intermédiaire le journaliste et agitateur international Lazarevitch Gelfand (alias : Alexandre Parvus, 1868-1924), né dans une famille juive de Berazino (Biélorussie). Ce dernier accompagnera Trotsky et Lénine tout au long de sa vie.

L'expansion économique et territoriale russe vers l'est se heurte en Mandchourie à l'impérialisme japonais. La guerre russo-japonaise éclate en 1904 et se termine par la défaite des Russes en 1905 dans le nord-est chinois et en mer du Japon. Les Japonais vainqueurs ont été aidés par l'Angleterre (refus de laisser passer le renfort de la flotte russe par le canal de Suez), elle-même opposée aux Etats-Unis, ces derniers intervenant en faveur de la Russie pour limiter les prétentions japonaises dans la zone Pacifique.

D'un autre coté, le Japon, pays désargenté, a reçu des fonds – environ 10 millions de dollars US - de la part du groupe financier du banquier américain Jacob Schiff (par ex. Banque Kuhn, Loeb and Co.) pour financer la guerre du Japon contre la Russie, mais l'argent a été dépensé majoritairement sur le territoire même de la Russie pour payer des diversions. Les intérêts des Etats-Unis ne semblent pas correspondre à ceux de ce banquier.

Un traité est signé à Portsmouth (Etats-Unis) le 05/09/1905 avec la médiation du Président américain, Théodore Roosevelt. Sont également présents à Portsmouth le ministre des finances russe Serge Witt, et le banquier new-yorkais Jacob Schiff (1847-1920), juif allemand émigré en 1865, dirigeant d'affaires industrielles, fondateur de l'American Jewish Committee, philanthrope international, financier du gouvernement japonais pendant cette guerre, ennemi du Tsar Nicolas II et de l'aristocratie russe, suite aux pogroms qui avaient été perpétrés.

Parmi les causes majeures de la défaite russe dans le conflit russo-japonais, il y a la première Révolution russe, de janvier à octobre 1905, déclenchée à Saint-Pétersbourg et dont les causes profondes résultent de la violence de la révolution industrielle russe et du déracinement de millions de paysans pauvres qui deviennent la cible des agitateurs politiques. Traitée de façon romantique par les autorités du Tsar Nicolas II, elle aboutit à la signature d'une promesse de Constitution : le "Manifeste d'Octobre" (17/10/1905).

 

publié par Abdelhak Bel Smiri le dim, 05/08/2018 - 20:01