L'intégrisme islamique – vu par ''Le Monde Diplomatique'' n° 735 de juin 2015 - est une idéologie apparue en réaction contre les conditions sociales, économiques et politiques imposées autoritairement par des appareils d'Etats. Il s'est développé comme un concurrent de nationalismes radicaux mis en place précédemment par des classes moyennes et en situation de faillite politique ; comme par exemple en Égypte, après la défaite de la Guerre des Six Jours face à Israël en 1967 (où les Juifs récupèrent Jérusalem) et à la mort de Nasser en 1970. Ce courant islamo-marxiste peut être comparé à la ''théologie de la libération'' chrétienne, qui est apparue en Amérique latine vers le milieu des années 1960 ; cependant la ''théologie de la libération'' s’est vite confondue avec une gauche laïque, voire athée, et marxisante.
Des forces réactionnaires se parant de l'Islam s'efforcent de combler maintenant le vide laissé par les gauches progressistes arabes et deviennent le vecteur de l'opposition à la domination occidentale. En Iran, après la Révolution islamique de 1979, c’est l'Islam chiite qui en est le support. Au début des années 1990, c'est l'Islam sunnite qui passe du combat contre l'Union Soviétique au combat contre les États-Unis, après le retour militaire de ces derniers au Proche-Orient.
Deux types d'intégrisme coexistent donc maintenant :
- L'un – en Arabie Saoudite – est sunnite. Il collabore avec les intérêts américains, dits ''occidentaux''. Il est représenté par Al Quaïda et l'Organisation de l'Etat Islamique.
- L'autre est chiite, et réside en la République islamique d'Iran.
Tous deux cherchent à restaurer la société de l'Islam des premiers temps ; ce projet s'accorde parfaitement avec l'Islam orthodoxe appuyé par le royaume saoudien.